Grâce aux nombreux outils qui nous permettent de le faire, la pratique de prendre des photos n’importe où, n’importe quand est bien répandue. Il est parfois difficile de savoir quelles sont les limites du permissible dans l’activité de prise de photos et de partage, surtout lorsque l’on doit tenir compte du droit à la vie privée d’autrui.
C’est pour cela que le partage de photos intimes sans autorisation est devenu un problème croissant à l'ère numérique, avec des implications légales et personnelles profondes pour toutes les parties concernées, d’abord la victime mais aussi la personne responsable du partage!
Cette pratique implique la diffusion non consentie de contenus sensibles et privés, généralement de nature sexuelle, à travers diverses plateformes en ligne. Le partage de photos intimes en ligne entraine des conséquences très graves, non seulement sur le plan des sanctions pénales, mais aussi en matière de responsabilité civile.
Dans cet article, JuriGo se penche sur toutes les facettes du partage de photos intimes sans autorisation, en abordant d’abord l'infraction criminelle, puis en explorant les poursuites civiles qui peuvent être intentées si vous avez été victime d’un tel geste.
D’abord, il faut savoir que le partage de photos intimes constitue une infraction criminelle passible d’une peine d’emprisonnement en droit criminel canadien.
En effet, l'article 162.1 C.cr. traite spécifiquement du partage de photos intimes sans consentement. Selon la loi, il est illégal de :
de quelque manière que ce soit des images intimes d'une personne sans le consentement de cette dernière, lorsque la personne a une attente raisonnable de vie privée à l'égard de ces images.
Cette infraction couvre une gamme d'activités, allant du partage de photos sur les réseaux sociaux à la distribution de contenus intimes à des tiers, que ce soit des amis, des proches, etc.
Pour les fins de cette infraction, le Code criminel définit même ce qui constitue une image intime au sens du droit criminel. Une image intime est un enregistrement visuel, qu’il soit photographique, filmé, vidéo ou autre, d’une personne qui est réalisé par tout moyen, où cette personne :
Ainsi, selon la loi, le partage d’images intimes peut être fait de n’importe quel moyen, que ce soit par message texte, par courriel ou sur les réseaux sociaux. Il peut également s’agir de n’importe quelle forme d’enregistrement, soit une photo, un vidéo, etc.
Attention, si la victime en question est une personne mineure, le partage de ses photos intimes va constituer une infraction de distribution de pornographie juvénile!
Pour qu'une personne soit reconnue coupable en vertu de l'article 162.1 C.cr., trois éléments clés doivent être établis par la poursuite :
Il faut savoir que les conséquences pénales associées à la publication non consensuelle d’images intimes sont graves, d’où l’importance d’être familier avec les différents moyens de défense contre une telle accusation si vous en faites l’objet.
Effectivement, plusieurs moyens de défense peuvent être mis de l’avant :
Les peines pour avoir partagé des photos intimes sans autorisation en vertu de l'article 162.1 C.cr. sont sévères, puisqu’il s’agit d’un comportement entrainant des conséquences graves pour la victime.
D’abord, si l'accusé est reconnu coupable du crime, il peut faire face à une peine d’emprisonnement maximale de 5 ans. De plus, l'accusé pourrait être confronté à des conditions de probation, à l'obligation de suivre des programmes de sensibilisation, et même à l'inscription au registre des délinquants sexuels.
Enfin, il ne faut pas oublier de noter qu’une déclaration de culpabilité entrainerait sans aucun doute un casier judiciaire qui suivra l’accusé toute sa vie.
Outre les conséquences criminelles, les victimes de partage de photos intimes non consenties ont également la possibilité de poursuivre en justice les délinquants à travers les tribunaux civils.
Ces poursuites civiles peuvent être faites en parallèle des accusations criminelles, et elles visent plutôt à obtenir des réparations financières pour le préjudice subi par la victime et à responsabiliser les auteurs de ces actes.
Les victimes de partage de photos intimes peuvent engager des poursuites civiles en se fondant sur des causes d'action telles que :
Afin d’engager la responsabilité civile de la personne responsable du partage, il faut que la victime puisse démontrer qu’il existait une faute, un préjudice et un lien de causalité entre cette faute et ce préjudice.
Dans une telle situation, le comportement fautif est assez simple à démontrer : il s’agit du partage des photos intimes sans le consentement de la victime. En effet, puisqu’il s’agit d’une infraction criminelle, la publication d’une photo à caractère intime sans consentement peut facilement être attribuée à un comportement fautif.
En plus de cela, il faudra démontrer que la victime a subi un certain préjudice en raison de ce comportement fautif :
Si la victime peut faire la preuve de tous ces éléments, elle aura généralement droit à des dommages-intérêts compensatoires afin d’être réparée pour la douleur émotionnelle, la souffrance et les préjudices psychologiques.
Dans certains cas graves, la Cour peut même octroyer es dommages-intérêts punitifs afin de décourager de telles conduites à l'avenir.
Pour finir, le partage de photos intimes sans autorisation est une infraction sérieuse avec des conséquences légales et personnelles importantes. Au Canada, l'article 162.1 C.cr. criminalise cette pratique et impose des peines sévères pour les contrevenants.
Les victimes ont également la possibilité d'engager des poursuites civiles pour obtenir réparation financière et rétablir leur dignité. Dans tous les cas, il est essentiel de consulter un avocat en droit criminel et en droit de la vie privée pour comprendre les options légales disponibles et prendre des mesures appropriées.
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