Le cursus scolaire des étudiants en droit est marqué par plusieurs événements importants. L’un des plus marquants est sans aucun doute la Course aux stages! Cette dernière a comme objectif de décrocher un stage auprès des cabinets et autres organismes associés à l’entente.
Qui dit course aux stages, dit grande source de stress pour ces étudiants qui font face à un nouveau défi qui pourrait résulter avec une offre pour leur stage du Barreau, mais aussi un emploi d’été ainsi qu’un emploi à temps partiel pour certains des cabinets.
Toutefois, il existe de nombreux mythes qui gravitent autour de cette période importante de la vie de plusieurs étudiants en droit. JuriGo vous explique certains mythes et réalités ayant trait à la Course aux stages 2023 !
La Course aux stages – qu’est-ce que c’est ?
Avant d’expliquer certains mythes gravitant autour de la Course aux stages, il est possible que vous ne sachiez pas ce qu’est la Course en soi ! Il est donc important de comprendre ce qu’on entend par « Course aux stages ».
Techniquement, lorsqu’on parle de « Course aux stages », on fait référence à une entente signée par les universités du Québec ainsi que les plus gros cabinets de la province. Cette entente réglemente le processus de recrutement des stagiaires.
Bon à savoir ! Avant l’avènement de l’entente de la Course aux stages, la bataille pour l’obtention de stagiaire était si féroce entre les cabinets que ces derniers signaient des étudiants de première année afin de s’assurer qu’ils allaient avoir les meilleurs étudiants !
Cette entente va établir une période d’application et limiter le recrutement aux étudiants ayant obtenu au minimum 36 crédits universitaires dans leur étude en droit (donc, à partir de la deuxième année, vous êtes éligible).
Le processus de recrutement se passe en plusieurs phases dont les dates sont établies d’avance. Dans le cas de l’édition 2023, les dates sont les suivantes :
Dates | Phase de recrutement |
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du 3 février au 6 février 2023 | Dépôt des candidatures sur ViRecruit |
du 22 février au 24 février 2023 | Les appels pour les premières entrevues |
À partir du 13 mars 2023 | Début des entrevues |
24 mars 2023 | Début des offres de stage |
Chaque année, cette entente est administrée par l’un des cabinets signataires afin de s’assurer que les autres respectent l’entente. Cette année, il s’agit de McCarthy Tétrault qui assure la position.
Mythe n° 1 – La Course est la SEULE manière d’avoir un bon emploi en droit !
Contrairement à ce que plusieurs peuvent penser, la fameuse Course aux stages n’est pas la seule manière de trouver un bon emploi en droit et n’est pas la seule manière d'œuvrer dans les grands cabinets.
D’abord, la Course aux stages est une entente entre les universités et certains cabinets (normalement les grands cabinets au Québec) afin de réguler l’obtention du stage que vous devez faire lors de votre passage au Barreau (il s’agit d’un stage de 6 mois).
Cependant, bien que dans la plupart du temps, ce stage soit accompagné par une offre d’emploi après l’assermentation, cela n’est pas automatique. Donc, il ne faut pas penser que dès que vous décrochez le stage, vous avez l’emploi.
De plus, cette entente est limitée qu’à certains cabinets, notamment :
- BCF,
- Borden Ladner Gervais,
- Davies Ward Phillips & Vineberg,
- Dentons Canada,
- Fasken Martineau Dumoulin,
- Goldwater Dubé,
- Gowling WLG (Canada),
- Norton Rose Fulbright,
- Osler, Hoskin & Harcourt, et
- Stikeman Elliott.
Bien que cette liste ne soit pas exhaustive, elle donne une idée du type de cabinet qui fait partie de l’entente !
Bon à savoir ! Dans l’entente, il n’y a pas que des cabinets d'avocats ! En effet, il y a aussi le ministère de la Justice du Québec ainsi que le ministère de la Justice du Canada .
Néanmoins, il existe des cabinets de grande envergure qui n’ont pas signé l’entente. C’est notamment le cas de Therrien Couture Joli-Coeur et donc, même si ce dernier procède à son processus en parallèle à la Course, il n’est pas régi par cette dernière !
Il existe de nombreux petits et moyens cabinets ainsi que d’autres entreprises qui vont vous offrir un stage enrichissant et rien ne vous empêche d’appliquer pour un emploi dans les cabinets d’envergures après avoir reçu votre assermentation.
Les cabinets sont toujours à la recherche de profils divers et l’expérience que vous allez acquérir aux fils des années est peut-être exactement ce que l’employeur recherche.
Ne pas faire la Course aux stages ou ne pas recevoir de réponse n’est pas synonyme de ne jamais travailler dans le cabinet de vos rêves !
Mythe n°2 – Pour recevoir un stage, il faut 4.3/4.3 de GPA !
Lorsque vous appliquez pour l’un des cabinets de la Course aux stages, il n’est pas nécessaire d’avoir une cote Z parfaite ! En effet, plusieurs critères sont pris en compte par les recruteurs et les notes ne sont que l’un d’eux.
Important! Autant que les notes ne soient pas la seule information considérée par les recruteurs, il serait faux de prétendre que ces dernières ne sont pas importantes. En effet, elles sont grandement considérées dans la première étape du processus et restent un critère majeur dans le recrutement. |
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Dans le processus de la Course, votre dossier peut comporter 4 critères afin d’acquérir un stage : un parcours académique et professionnel exemplaire, un bon réseautage, de la chance, et beaucoup de patience !
Il s’agit d’un processus où la chance est grandement sous-estimée, mais elle peut jouer un grand rôle dans certains cas. En effet, de tous les participants à la Course, seulement 15% vont se voir offrir une offre de stage et donc, il serait faux de retirer cette dernière de l’équation.
Le réseautage est une autre partie importante du processus, sans pour autant être nécessaire ! Ce dernier commence plusieurs mois avant les inscriptions et est composé de cocktails, portes ouvertes et conférences qui ont lieu en automne.
Il s’agit d’une occasion pour en apprendre davantage sur les cabinets et laisser une bonne première impression auprès des personnes impliquées dans le recrutement de ces cabinets.
Conseils pour la Course! Dans votre lettre de motivation, n’hésitez pas à faire une référence à un membre du cabinet pour lequel vous appliquez. Les recruteurs recherchent une personne qui a un intérêt marqué pour leur firme et donc, démontrer que vous vous rappelez des avocats est une bonne manière d’exprimer votre intérêt.
De plus, le processus de recrutement est différent entre chaque cabinet et ces derniers vont prioriser certains critères selon ce qu’ils veulent. La personnalité, les valeurs, les expériences professionnelles ainsi que le bénévolat sont considérées selon ce que le cabinet souhaite acquérir.
Bref, en réalité, les notes ne sont pas tout ! Elles ne sont qu’un critère parmi d’autres.
Il existe même des histoires où des étudiants ayant un relevé de notes extraordinaire n’ont pas reçu d’appel puisqu’ils n’avaient pas d’expérience professionnelle.
Mythe n°3 – La Course au stage, c’est seulement pour le droit des affaires !
Évidemment, beaucoup de cabinets ayant signé l’entente ont une spécialisation dans le droit des affaires. Cependant, vous n’avez pas à avoir le fameux « intérêt marqué pour le droit des affaires » afin de décrocher le stage de vos rêves.
Les cabinets veulent que leurs futurs stagiaires souhaitent travailler dans leur cabinet en raison de l’identité de ce dernier. Ils vont rechercher des gens authentiques souhaitant poursuivre leurs études dans un domaine qui les intéresse.
Chaque grand cabinet a une expertise, mais ils offrent des services dans une grande diversité de domaines (immigration, droit du travail, droit constitutionnel…). De plus, certains cabinets n’ont pas de spécialisation en droit des affaires. On peut notamment penser à Goldwater Dubé qui est spécialisé en droit de la famille !
Donc, dans votre lettre de motivation ou vos entrevues, n’hésitez à spécifier votre domaine spécifique pour lequel vous avez un intérêt et soyez honnête !
Vous n’avez toujours pas un domaine de prédilection ? C’est tout à fait normal ! En début de parcours scolaire, vous n'aurez toujours pas tout exploré et donc, vous n’avez pas à déjà savoir ce que vous voulez faire comme spécialisation.
Néanmoins, certains cabinets sont tellement spécialisés dans un domaine que l’intérêt pour cette expertise est nécessaire afin d’avoir un intérêt partagé avec les valeurs du cabinet. Par exemple, Smart & Biggar est un cabinet dont le domaine phare est la propriété intellectuelle.
Mythe n°4 – Pour avoir un stage, il faut être 100% dédié au droit !
Il est évident que vous devez avoir une passion pour le droit, mais prétendre que des connaissances ou des expériences dans d’autres domaines ne sont pas pertinents est complètement faux.
Par exemple, si vous avez un diplôme en sciences politiques, cela démontre un intérêt pour les faits d’actualité publique ainsi qu’un goût d’apprendre. Le droit ayant de grandes conséquences sur la chose publique, il s’agit de domaines ayant de grands liens de connexité.
Ce genre d’expérience peut vous permettre de vous démarquer par rapport aux autres étudiants. Aussi, l’impact social est un type d’intérêt qui va faire la différence dans certains cas !
Mythe n°5 – La Course, c’est comme Royal de Jean-Philippe Baril Guérard !
La course aux stages est compétitive, il serait faux de dire l’inverse. Cependant, prétendre que cette dernière est malsaine n’est pas totalement vrai. Chaque personne va vivre son expérience différemment, mais il n’y a pas de backstabbing.
S’entraider peut être une bonne manière de pratiquer ses entrevues et de se donner des conseils pour optimiser ses chances d’obtenir un stage. Néanmoins, chaque personne veut se surpasser et donc, il y a une certaine pression de performance lorsque vous faites la Course.
Travailler dans les grands cabinets n’est pas fait pour tout le monde et il est important de considérer que les conséquences ne sont pas que positives ! En début de carrière, vous aurez à travailler un nombre d’heures impressionnant et ce n’est pas nécessairement un mode de vie qui vous conviendra.
Vous vous apprêtez à participer à la Course aux stages 2023 ? Il est important de bien s’y préparer afin d’avoir les meilleures chances possibles !
Peu importe si vous décidez ou non de participer au processus de la Course aux stages, cela n’est pas une finalité en soi. Il est important de prendre en considération tous les pour et contre de la Course.
Même dans le cas où vous ne recevez pas la réponse que vous souhaitiez, le processus restera une expérience enrichissante et dont vous vous rappellerez pour longtemps !
La Course est une période importante et stressante pour ceux et celles qui souhaitent la faire. JuriGo vous souhaite la meilleure des chances !